Nous voulons aussi partager avec vous les moments les plus mémorables que nous avons vécus, parfois magiques, parfois difficiles, bonne lecture et amusez-vous bien !
Pour commencer, nous avons appelé notre camping-car Steve, en référence au film « Captain Fantastic » qui nous a beaucoup marqué et nous a lancé dans cette aventure. Et il lui fallait bien un nom à notre hôte ! Allez en route …
Des expériences de camping marquantes
En Floride en avril, près du parc des Everglades, tout débutant que nous sommes, nous nous posons sur le premier parking public que l’on voit, avec le générateur allumé pour la climatisation. Il n’a fallu que quelques minutes avant de se faire déloger par le sheriff du coin ! Et le camping un peu plus loin est assez déroutant puisqu’il n’y a pas de bureau d’accueil mais juste une boîte aux lettres où l’on paye en cash.
Près du Mont Rushmore, nous nous installons sur une aire de camping libre en pleine forêt. La soirée a été animée par une horde de police qui tentait de faire sortir de sa voiture une personne armée, nous étions reclus dans notre campement avec les autres campeurs, des américains, et un allemand on était tous très surpris de ce qui se passait ! La police est finalement parvenue à ses fins sans incidents et tout est revenu à la normale.
En Floride en août, les campings de Floride sont peu remplis, mais celui-ci est vraiment désert et même assez flippant avec toutes les caravanes en stockage !
Et sans oublier les nombreux Walmart … parfois très ressemblants à des campings tant il y a de campeurs !
Au milieu du Texas, les freins se bloquent
Un samedi en plus ! Les garages sont fermés jusque lundi !
Essayons d’abord de changer les plaquettes de freins. Nous achetons des plaquettes chez « Autozone », un marteau et des clés au Walmart, et nous voilà sur le parking du Walmart à faire la réparation, 2 heures environ, école pour occuper les enfants.
Cela a arrangé un peu les choses et nous avons pu rouler la journée du Dimanche. Mais les freins se bloquent à nouveau le Lundi. C’en est trop, j’insiste pour s’arrêter au garage. Une journée entière et 500$ pour changer tout le système de freinage, mais problème résolu définitivement.
En partant de Dallas, un pneu éclate
Freins réparés, nous prenons la route le soir-même vers l’Ouest. Mais les cieux ne sont pas avec nous ce jour-là … la bande de roulement du pneu se déchire, faisant un gros bruit et une bonne secousse.
La route devant nous vers l’Ouest étant un vaste désert, nous décidons de faire marche arrière vers Dallas. Je n’oublierai pas ces 26 miles de nuit sans bande de roulement sur une petite route qui longe la « highway » …
Lendemain matin, nous cherchons à changer nos pneus : le Walmart et le « Discount Tire » n’ont pas les pneus adaptés. Il y en a au « Discount Tire » au nord de Dallas à 1 heure de route, mais nous ne pouvons pas rouler 90 miles sur la jante ! Il appelle un autre garage du coin qui dit qu’il en a. Nous y allons : c’est un petit garage d’une petite ville de banlieue de Dallas, il n’en a pas et en trouve un par hasard mais il nous en faut deux, il ne nous inspire pas confiance, on part. On décide de changer le pneu par la roue de secours et de rejoindre le « Discount Tire » au nord de Dallas.
Par prudence, on finit par changer les 4 pneus du train arrière ! Encore une journée et 500$, mais nous parvenons enfin à quitter l’univers impitoyable de Dallas !
Sur la route de Santa Fe, le ventilateur du moteur explose
Le ventilateur du moteur explose au milieu de la route, gros bruit, grosse frayeur. Nous voilà au bord de la « highway », capot ouvert, nous voyons qu’il n’y a plus de ventilateur et sommes inquiets de repartir.
Appel épique à l’assurance pour être remorqués : ils ne prennent en charge le remorquage que sur 44 miles et avec seulement 2 personnes, le garage le plus proche est à 56 miles, ça nous couterait 160$ et on en laisserait 2 sur place … donc non.
Redémarrage ok jusqu’au parking de la station-service. Nous affinons le diagnostic : seul le ventilateur a cassé, nous pouvons rouler en faisant attention à la température du moteur. Nous attendons le soir et faisons les 56 miles doucement, les yeux rivés sur la température du moteur, jusqu’au parking de Walmart / Toyota à Albuquerque.
Nous sommes samedi (encore une fois !), ce garage Toyota n’a pas la pièce, il faudrait la commander et rien avant lundi. Nous appelons le Toyota au nord d’Albuquerque qui nous dit qu’il peut l’avoir le jour-même. A nouveau 20 miles de stress : il faut limiter la température du moteur alors qu’il fait très chaud dehors … Privilégions l’autoroute et coupons le moteur au feu rouge … Ouf nous y arrivons.
Nouveau problème : nous n’avons plus de cash et le paiement en CB ne fonctionne pas. Me voilà partie à pied dans une banlieue pas très rassurante d’Albuquerque pour chercher une banque et retirer.
Deux heures, 160$ et trois coups de clés plus tard, problème résolu. Le stress redescend, nous dormons sur place !
Sur la route de Bryce Canyon, une rencontre flippante et une nouvelle panne
Quand tu t’arrêtes sur le bord d’une petite route perdue et que tu ouvres ton capot, immanquablement les gens s’arrêtent pour te demander si tu as besoin d’aide, les Américains sont comme ça ! Mais quand tu es au milieu de nulle part et que ce sont deux jeunes avec des Colt à la poitrine, tu flippes un peu … tanpis pour la fuite d’huile, tu leur dis que tout va bien et tu repars !
Un peu plus loin on est vraiment tombés en panne de transmission, en pleine campagne, de nuit, et encore un samedi ! Appel à l’assurance, mais cette fois je maîtrise les questions et nous sommes à seulement 3 miles du garage de Bryce Canyon. J’insiste pour obtenir un remorquage pour 4 personnes, sachant désormais que certaines compagnies le font.
Déposés sur le parking du garage, nous attendrons jusqu’au lundi matin qu’il ouvre. Heureusement nous pouvons visiter le parc national Bryce Canyon en bus.
Et re-problème, le réservoir d’eaux usées est plein et déborde un peu sur le parking … nous atteignons la station de vidange en poussant !
Lundi matin, le garage de Bryce Canyon n’est pas en mesure de réparer la transmission. De toute façon il ne nous inspire pas confiance. Nous trouvons et appelons un garage qui s’occupe des transmissions, à une trentaine de miles de là. Nous rappelons l’assurance pour se faire remorquer jusque celui-ci. La suite au prochain paragraphe !
Panguitch, quand tu y es, tu y restes !
En arrivant au garage de Panguitch, nous avons un bon feeling : il est affilié au réseau de garage « NAPA » et le garagiste nous inspire confiance. Ce n’est pas qu’une fuite, il faut changer toute la transmission. C’est la douche froide au moment de recevoir le devis : 3800$ et une bonne semaine.
Après la nuit de réflexion sur le parking du garage, nous lui donnons le go (pas vraiment d’autres options à ce stade de notre trip). Et pour tenir notre planning, nous décidons de partir en voiture pour Las Vegas et les parcs de Californie, le temps des réparations, en mode encore plus roots puisque nous prévoyons de dormir dans la voiture.
La première location de voiture est à 60 miles, il faudrait 150$ de taxi pour y aller. Le garagiste demande à tous ses clients et nous trouve une personne qui s’y rend et accepte de prendre Mathieu gratuitement.
Après la première semaine de trip en voiture (cf articles : Las vegas / Zion National Park / Death Valley, Sequoia et Yosemite National Parks), nous revenons dans l’idée de récupérer Steve et reprendre notre road-trip normalement. Mais le garage n’a toujours pas reçu la transmission neuve, qui, semble-t-il est très difficile à trouver pour ce véhicule de 1990.
Nous repartons donc pour une semaine supplémentaire en voiture, pour San Francisco, mais avec une partie en hôtel cette fois (cf article San Francisco) … d’où les deux boucles sur la carte.
Après cette semaine supplémentaire, la transmission est finalement reçue mais il lui manque une pièce pour la monter. Le garagiste la fait envoyer en double, de Denvers et de Salt Lake City.
Nous attendons sur place cette fois-ci pour préserver le budget. Ceci-dit, Panguitch est une petite ville très agréable : on en profite pour faire les lessives au camping en face, aller voir le film « Solo » dans un cinéma de quartier en séance privée …
Et deux jours plus tard, pièce reçue, réparation faite et « on the road again » ! Au total, Steve est resté bloqué deux semaines à Panguitch mais nous nous en sortons et continuons … rien nous arrêtera !
Dans le désert de la Death Valley, la presque-panne d’essence
Le retour de Yosemite National Park à Panguitch commence par la vallée de la Sierra Nevada puis traverse les « White Mountains », soit par la vallée désertique du Death Valley National Park, soit par la petite route 168 au nord.
Nous prenons la petite route du nord avec 113 miles (180 km) d’autonomie affichée. Nous pensons traverser avant de faire le plein d’essence car l’essence est moins chère de l’autre côté, dans l’état du Nevada.
Après 60 miles sur cette magnifique petite route désertique, nous commençons à nous inquiéter … il ne nous reste que 57 miles d’autonomie et nous n’avons pas de réseau internet pour vérifier où est la prochaine station essence. Plus loin, nous récupérons un instant de réseau qui nous permet de voir que la station la plus proche est à 50 miles alors qu’il ne nous reste que 42 miles d’autonomie … Comment conduire à l’économie une voiture en boîte automatique sur une route toute plate ?
Arrivés de l’autre côté de la montagne, à la jonction avec la route 95, il nous reste de l’essence pour 22 miles, la ville la plus proche est à 20 miles au nord (alors que notre chemin serait vers le sud).
A 2 miles d’autonomie restante, nous arrivons à Goldfield, petite ville totalement désaffectée, avec notamment des stations essence fermées. Renseignement pris, un bar peut nous vendre de l’essence en jerricane. Pour la blague, c’est 6$ le gallon (2 fois plus cher qu’en station) et le propriétaire est complètement ivre ! Mais ouf nous avons récupéré 2 gallons qui nous permettent de rejoindre la ville suivante et la station essence.
Pour info c’est cette taverne….
La morale de l’histoire : dans les déserts de l’ouest américain, mieux vaut prendre l’essence un peu chère s’il ne reste que 113 miles d’autonomie !
Les retrouvailles à Seattle
Pour retrouver papi, manou et tonton par surprise, ça a été toute une histoire ! Bon je ne vais pas m’étendre en mots, tout est dans la vidéo …
L’anniversaire d’Emma
Près de Yellowstone avec papi, manou et tonton. On s’installe sur le balcon de leur chambre d’hôtel ; merci beaucoup à cet hôtel qui a accepté que nous fassions la fête et que nous dormions sur son parking ! Manou a ramené de France un gâteau « Nestlé » à faire ; on a bien un four dans Steve, mais aucune mesure ne correspond ici … combien faut-il de tbsp (« table spoon ») pour faire 90g de beurre ? Au final on y va au jugé et c’est super bon le chocolat !
Puis au restaurant italien à Chicago, parcequ’Emma demande des lasagnes depuis le début du voyage !
Enfin, le vrai jour sur le parking du Walmart en pays amish. Entouré de charrettes, on refait un gâteau et il faut aller racheter une bougie !
Bref, un anniversaire de 6 ans bien fêté et mémorable !
Les pluies tropicales sur la côte Est
En ces mois de juillet / août, nos visites sur la côte Est ont été marquées par les orages et pluies tropicales.
A la Statue de la Liberté, l’orage nous surprend alors qu’il n’y avait pas de nuages en partant et que nous étions en petite tenue sans rien pour nous protéger. Nous reprenons le bateau, totalement trempés, et prenons un chocolat chaud en rentrant !
A Washington, après une nuit de pluie tropicale, nous partons en visite à l’accalmie du matin, protégés par nos jeans et k-way. Mais la pluie revient de plus belle en milieu de journée et les jeans ne s’avèrent pas une bonne idée tellement il y a d’eau ! Nous rentrons à 16 h au camping-car, trempés et sans avoir déjeuner, mais spaghettis bolo à quatre heure, ça le fait ! On mettra deux jours à tout faire sécher !
L’Atlantique peut parfois réservé des surprises, c’est ce qu’on appris à leurs dépends les enfants lorsqu’ils ont été engloutis par la vague alors qu’ils jouaient au sable bien en retrait sur la plage … un sacré fou rire, dommage que nous n’ayons pas filmé le moment !
Après tout cela, les vêtements hyper légers qui sèchent vite sont de rigueur !
La revente du camping-car
L’aventure se termine fin juillet. Il est temps de revendre notre Steve même si on s’y est attaché !
Nous commençons par lui refaire une santé et une beauté, pour éviter la moindre faille dans les négociations.
Première étape, changer deux petites pièces de plastiques qui ne servent pas beaucoup mais qui pourraient entraver une vente ou du moins rendre méfiant un potentiel acheteur : le silencieux de la boîte à air et le « fan shroud » (je trouve pas la traduction en français, c’est le morceau de plastique qui entoure le ventilateur). Mais toujours ce problème que Steve est vieux et les pièces compliquées à trouver. Nous voilà à faire le tour des casses dans la ville industrielle de Jacksonville au nord de la Floride. La première en mode débutants : vocabulaire compliqué, méconnaissance des modèles de voiture qui ont les mêmes pièces, mais surtout en tongue dans la boue, … !
Puis nous maîtrisons un peu mieux, basket, vocabulaire … et enfin nous nous faisons conseiller de consulter le site internet « car-parts.com » dans lequel les casses renseignent leurs pièces disponibles. Nous finissons par trouver le silencieux de la boîte à air et achèterons en neuf le « fan shroud » chez Toyota.
Et puis les Américains aiment les véhicules qui brillent. Alors nous voilà au « car wash » … toute une histoire car un camping-car c’est haut ! A trois à nettoyer et la petite Emma qui filme de sa hauteur, je vous laisse apprécier !
Bref, Steve est prêt pour la vente trois semaines avant de rentrer en France et une semaine avant d’avoir les clés de notre airbnb. Nous allons voir le dealer où nous l’avons acheté. Il nous dit qu’il préfère le vendre en direct mais nous le rachèterai en dernier recours juste avant que l’on prenne l’avion ; il passe l’annonce sur Craiglist et eBay. Très bien, nous partons nous reposer à la plage pour une semaine, puis emménageons dans notre airbnb et lui ramenons Steve le lundi suivant. Toujours confiant, il pense le vendre dans le week-end suivant. Ok, nous profitons de la semaine pour aller aux parcs Universal. Le lundi suivant (soit 5 jours avant que l’on prenne l’avion), il est toujours confiant et nous dit qu’il le vendra dans la semaine car plusieurs visites sont prévues mais qu’il n’a pas le cash pour l’acheter lui-même. Sentant le vent tourner, nous décidons de faire le tour des dealers du coin et nous apercevons que les 7000$ promis par le premier n’étaient qu’utopie. Nous trouvons finalement à revendre Steve à un autre dealer pour 3800$ cash. Nous sommes déçus, c’est peu comparé à notre achat de 11500$, ou plutôt nous comprenons désormais que nous l’avons acheté trop cher …
Mais quoiqu’il en soit, il était primordial de le vendre avant de rentrer pour ne pas avoir à en gérer la propriété et pour aller de l’avant dans nos autres projets. Nous avons beaucoup appris de cette expérience, notamment sur l’achat / revente d’un véhicule aux USA et vous trouverez dans ce blog tous nos conseils sur le sujet.
Conclusion
Comme vous avez pu le lire, la plupart des galères naissent de problèmes mécaniques. Effectivement, dans ce genre de road-trip mieux vaut être bricoleur et débrouillard, et s’y connaître un minimum en mécanique !
Aussi, il est préférable de partir en ayant conscience qu’il y aura toujours des galères. Et nos petits plus : une bonne communication, se compléter l’un l’autre, et notre côté « on ne lâche rien ».
Mais surtout, suivre son feeling, garder le sens de l’humour et toujours profiter du voyage !
en effet quelles galères!!! bravo pour votre courage,votre persévérance et votre sens de l’humour
j’en connais un qui aurait tout plaqué!!!
Bravo ! La lecture de votre blog est géniale, à la fois drôle et instructive.
Merci.