Chers lecteurs
Mon inspiration du jour m’emmène vers les chemins d’une belle histoire naissante et éphémère, dont il va falloir savourer chaque moment comme une douce sucrerie.
Je peux bien vous décrire la visite de Sydney. Le Circular Quay, avec son impressionnant port de ferrys organisés comme un bal d’Opera, cette splendide vue sur la baie et l’Opera d’ailleurs que nous rêvions de voir et nous y sommes. Le Harbour Bridge, tout de métal et cette splendide vue sur la baie de Sydney. The Rocks, un quartier animé, touristique mais dans une façon totalement charmante de l’être. The Rocks Museum qui nous raconte la colonisation et nous fait toucher du doigt le tiraillement permanent entre la culture ancestrale aborigène et l’histoire moderne de la jeune République de New South Whales – je dis bien tiraillement, pas opposition car ils semblent ne plus s’opposer mais chercher au contraire des issues pour se connecter. La descente de George Street et ses magasins de luxes où une file de Chinois attendent pour entrer. Le tout petit Chinatown…
… Une ville simplement vivante. Mais tous ceux qui sont venus à Sydney ou y viendront, ont vu ou verront tout cela.
Alors c’est notre journée que j’ai envie de vous raconter. Du jetlag d’abord, même pas mal pour les enfants, plus difficile pour les parents : difficile de dormir la nuit mais l’excitation nous fait tenir la journée. De la météo ensuite, en s’excusant au passage auprès des Australiens d’avoir choisi de venir les visiter parce que nous sommes de vrais chats noirs : ces inondations en sont encore une preuve de plus ! Il pleut par grosses averses, de vraies douches ! Pas grave, nous profitons à fond des accalmies et la ville est bien prévue pour qu’on puisse flâner à l’abri tout du long. Et puis tanpis, à la fin, nous sautons dans les flaques d’eau et rentrons trempés à l’hôtel, profitant du confort du moment. Enfin et surtout de nos retrouvailles en famille. Nous n’avons eu de cesse toute la journée de s’amuser tous ensemble, tous ont participé à tout et tout était simple. Des « pigeons multicolores », à l’intuition du resto en haut des marches parce que ça sent bon et la déco industrielle me plaît (et c’était top), à la course d’orientation dans un dédale de petites rues et de dizaines de marches, à notre regard sur ces petites maisons art-déco coincées entre deux immeubles (« comme dans « là-haut » » – « y’a quoi là-haut ? »), au « Bubble tea » où il n’y a « pas que du thé » mais vaut mieux pas savoir quoi d’autres, … Nous avons tous écarquillés les yeux et avons vécus ensemble une journée enchantée.
J’ai pris conscience aujourd’hui que ce voyage sera forcément différent et inoubliable – je peux encore en parler au futur car aujourd’hui en est tout juste le premier jour. Différent, pas seulement parce que nous sommes dans un nouveau pays, une nouvelle culture, … mais parce que nous sommes nous-mêmes différents : Emma toujours aussi motivée et qui grandit à vue d’œil (10 ans, un nombre !) ; Théo notre ado, vraiment sympa, proche de nous, dont chacun des sourires me fait littéralement craquer, et devenu mature mais resté tellement authentique ; et nous, toujours ensemble, un peu plus chaque jour, et désormais apaisés : les douze travaux d’Hercule sont derrière nous et nous retrouvons notre élément avec une confiance acquise que rien ne peut nous arriver qu’on ne sache gérer.
Inoubliable, parce que j’ai confiance en nous pour le rendre inoubliable, mais peut-être aussi parce que ce pourrait bien être un des derniers voyages à 4 – on ne peut faire cela tous les ans et notre grand garçon fera bientôt ses propres voyages, quel tourment d’ailleurs mais chut, n’y pensons pas, savourons notre sucrerie.