En Louisiane, nous prévoyons quelques journées culturelles : des histoires de liberté et d’esclavage avec la visite de plantations, une page d’histoire commune des Etats-Unis et de la France, le thème de la francophonie omniprésent ici, et nous ne manquerons pas d’aller au restaurant pour goûter les bons plats créoles et cadiens.
A travers ces visites, ce sont de belles valeurs à transmettre à nos enfants. Théo se montre particulièrement sensible au sort des esclaves et est assez intéressé par l’histoire dont il se rappellera le moment venu (et qui illustre aussi une partie des cours de CM2). Quant à Emma, c’est surtout la musique qu’elle vit, tantôt en écarquillant les yeux devant la batterie, tantôt en dansant au rythme Country !
Et pour nous, c’est l’occasion d’enrichir nos connaissances sommaires et lointaines, d’apprécier la musique, de goûter une cuisine différente, mais par-dessus tout, de rencontrer les gens dont l’accueil nous touche beaucoup ici : gentillesse, sourire, sens de la fête, et parfois passion pour le français.
La River Road et les plantations
Après NOLA, nous remontons la « River Road », route qui longe le Mississipi vers Bâton Rouge. La route est bordée de plantation de cannes à sucre et de coton, qui fleurirent au milieu du 19e (après l’indépendance).
Rapide passage à « Laura Plantation » dont les horaires de visite guidée ne nous convienne pas, puis nous décidons de visiter « Oak Alley Plantation ».
Nous commençons par les cases des esclaves, qui retracent leurs différentes tâches, leurs vies de labeurs, leurs conditions de vie très sommaires. Une présentation nous attire particulièrement l’œil, celle de leur vie après la libération, qu’ils ont pour la plupart continuée dans la plantation mais en étant payé et en aménageant leurs cases. Mais je trouve que l’exposition minimise le sort des esclaves : les cases semblent avoir été rénovées, la privation de liberté et leur appartenance au « propriétaire » comme des objets n’y sont pas expliqué. Une plantation plus vertueuse que les livres d’histoire ne le présentent ou la honte de ce passé ?
Nous poursuivons par la maison dont l’opulence fait contraste. Dans les jardins de magnifiques chênes centenaires bordent les allées. Une visite guidée nous présente l’histoire de la famille Roman, de la construction du domaine qui engendre des dettes colossales jusqu’à la faillite suite à la mort de Monsieur Roman, et la méconnaissance des affaires par Madame. Là on nous présente bien le statut social de la femme qui ne sert qu’à faire des enfants à cette époque-là et ne sait ni tenir une maison (puisqu’elle a des esclaves pour cela) ni une affaire (puisque c’est l’homme qui s’en charge) … Apprécions !
Nous poursuivons la route et voyons plusieurs industries de sucre, directement reliées au fleuve par des gros tuyaux pour charger les bateaux. Nous en profitons pour en faire un exemple de la leçon de géographie relative aux zones industrialo-portuaires …
Bâton-Rouge
Nous faisons un arrêt à Bâton Rouge pour y visiter le Old State Parlement, ancien siège du gouvernement de Louisiane, très joli édifice rose aux allures de château de princesses. Nous y avons apprécié les expositions.
Une exposition sur la place de la langue française en Louisiane à travers les époques, retrace son utilisation dans l’administration de l’état, jusqu’à sa presque disparition, avec l’interdiction de parler français a l’école. En 1968 James Domengeaux député de Louisiane crée le CODOFIL, en charge de la promotion du français en Louisiane. Aujourd’hui 30 écoles de Louisiane, utilise le français, comme langues d’enseignement.
Une biographie originale du gouverneur Huey Long, assassiné en 1935 alors qu’il se présentait aux présidentielle américaine, présentant à la fois son côté socialo-progressiste à son ralliement à la mafia.
Nous repartons en direction de Lafayette.
En pays cajun
Nous faisons un stop à l’Atchafalaya Visitor Center pour appréhender cette région dont une bonne partie des terres ont été offertes aux Acadiens à leur arrivée alors que ceux-ci avaient été chassés de Nouvelle Ecosse (Canada) par les Anglais.
Puis nous décidons de prendre le temps pour la fête car le « Crawfish Festival » (litteralement festival de l’écrevisse) commence ce jour à Breaux Bridge. Une affiche à l’entrée nous indique que tous le festival est sans alcool et sans arme … et l’effectif policier est impressionnant. On s’y amuse vraiment beaucoup, aussi bien pour les enfants car il y a une partie fête foraine, que pour les parents car il y a des concerts et bals dansants. On y mange une livre d’écrevisses cuites à l’étouffée (il y a un concours de rapidité mais auquel nous ne participons pas). Puis on écoute un groupe typiquement cadien, et enfin on danse (oui même Mathieu a suivi). On ira dormir sur le parking du Walmart à côté.
Le lendemain est consacré découvrir la vie des Acadiens dans les marais, par la visite du village reconstitué de Vermilionville. On commence par un déjeuner typique cadien, délicieux (mais un peu cher quand même). Puis à la visite du village, on retrouve des métiers que l’on connaît de notre histoire de gaulois : trappeur, forgeron, filage du coton et couture … et d’autres plus originaux comme la fabrication des chapelets à partir de graines. A l’école, les enfants n’ont pas le droit de parler le français (« I will not speak French » est inscrit au tableau) afin d’américaniser la population. La visite est intéressante et assez facile car traduite entièrement en français. Les enfants se prêtent bien au jeu de la reconstitution. Emma s’étonne d’entendre parler français et même parfois un français qu’elle ne comprend pas bien ! Cela nous donne l’occasion de lui expliquer un peu l’histoire, les migrations et les dialectes francophones.
Nous dormons sur un parking dans la banlieue de Lafayette. Il est temps de quitter la Louisiane pour poursuivre nos aventures, direction le Texas.
Conclusion
La Louisiane est un endroit unique aux Etats-Unis, et même dans le monde. Son mélange de cultures (langues, cuisines, musiques, …) la rend vivante, émouvante et passionnante, en particulier pour nous Francophones. Un mélange passionné de français, avec une pincée de créole et un trait d’espagnol, d’africain et d’antillais ; ajoutez-y un brin d’anglais et boum, vous obtenez la culture la plus originale au monde !
Pour ma part, j’y serai restée bien plus longtemps si nous avions le temps, pour en faire des tours et des détours par les villages et petites villes, pour y vivre encore plus de shows typiques et y goûter plus de plats …. Mais il est temps de continuer … peut-être à la prochaine, « si Dieu le veut » comme on dit ici !
La Louisiane, le rêve de Claude ! Il veut voir et entendre les messes Gospel avant de mourir…
Du coup je ne suis pas pressée qu’il y aille 😂😂😂😂
Bonne continuation
Bisous